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Que fait le SPN pour la profession ? Partie 2

Que fait le SPN pour la profession ? Partie 2

Dans la tourmente des dernières semaines, vous êtes confrontés à de l’incompréhension, de l’injustice et surtout beaucoup de doutes en tant que professionnel en Naturopathie.

La mise en examen d’Éric Gandon du vendredi 13 janvier vient ternir la réputation de notre métier qui avait déjà été malmenée à la rentrée avec l’affaire Doctolib.

Retour sur les actions que le SPN a engagées pour initier la transformation de la perception de notre métier. Notre objectif : ne plus souffrir des amalgames désastreux que les professionnels de la naturopathie subissent au quotidien. (découvrez également que fait le SPN pour la profession – partie 1)

Travailler ensemble pour construire l’avenir de la naturopathie

Un travail conjoint avec le gouvernement doit s’engager rapidement pour les métiers de la naturopathie

Après le scandale Doctolib en septembre 2022, nous avons sollicité, en novembre 2022, une rencontre avec certains Ministres via le SPN mais aussi la CNPL (Chambre nationale des professions libérales). Nous avons renouvelé nos demandes depuis l’affaire d’Eric Gandon. Selon nous, les sensibiliser aux retombées économiques catastrophiques et aux impacts réputationnels qu’allait subir la profession était essentiel pour le Syndicat.

Nous avons également souhaité rencontrer la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) pour engager un travail concret de cadrage de nos métiers.

A ce jour, nous n’avons pas encore les réponses de toutes les instances. Nous ne baissons pas les bras pour autant.

Nous sommes convaincus que les instances nous proposeront des audiences dans les semaines à venir ! La responsabilité de tous est engagée afin que les Français ne soient plus mis en danger par des praticiens non formés et peu scrupuleux des règles et des lois.

Notre rôle de Syndicat est d’alerter, de coordonner, d’initier. Cependant nous ne pouvons réglementer et encadrer, nous avons besoin de relais institutionnels forts.

Aujourd’hui, nous donnons l’opportunité au gouvernement de s’ancrer dans la modernité. Fervent défenseur de l’Europe, il pourra être le gouvernement qui a eu l’audace et la ténacité de prendre exemple sur nos voisins comme l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique ou la Grande-Bretagne pour que la naturopathie soit reconnue, soutenue et surtout réglementée.

Nous sommes sur un mandat de réforme possible, d’opportunités, de changements. Nous espérons sincèrement que, par nos actions, le gouvernement verra que nous sommes réellement concernés par le bien-être des Français. Aujourd’hui nous devons avancer en bonne intelligence.

Comme le disait notre Présidente à la question de la journaliste du Parisien “Faut-il pas simplement interdire la profession ?” La réponse est simple : il y a des Français qui sont très bien accompagnés, le tout est de bien les informer et non pas leur interdire une pratique qu’ils plébiscitent.

Objectif n°3 : Montrer que notre démarche est réellement collaborative pour protéger notre profession et tous les acteurs du marché

Le Syndicat des Professionnels de la Naturopathie rassemble de nombreux profils. Au SPN, vous trouvez aussi bien

  • des professionnels de la naturopathie formés par les organismes de formation agréés ou validés par le SPN,
  • des professionnels du bien-être qui proposent une technique naturopathique dans leurs pratiques (réflexologie, relaxation, massages bien-être etc.)
  • des professionnels de la santé qui intègrent une technique neuropathique ou une prise en charge intégrative,
  • des pharmacies avec une expertise dans les produits naturels
  • des laboratoires de compléments alimentaires,
  • des mutuelles qui soutiennent les pratiques de bien-être complémentaires à la médecine,
  • des organismes de formation pour qui l’éthique et la montée en compétences sont au cœur de l’apprentissage.

Avec nos sept années d’existence, le SPN a su prendre une place scientifique, institutionnelle et professionnelle notable dans le paysage des acteurs de la naturopathie. Le travail est encore long. Notre souhait est que tous les acteurs de la naturopathie puissent se retrouver au sein du SPN.

Pour cela, nous avons initié des travaux transversaux, collaboratifs fondés sur l’intelligence collective avec :

  • Avec les organisations du monde de la Naturopathie telles que la FENA, l’OMNES, l’APNF, l’APHN, le collectif nous sommes en cours de démarche de Normalisation AFNOR pour nos métiers. Nous travaillons sur un référentiel commun concernant la déontologie et l’éthique, les bonnes pratiques, sans oublier la formation. Ce travail va durer encore 18 à 24 mois, avant cela nous devons impérativement avancer avec le gouvernement pour cadrer nos métiers. Les usagers ne peuvent pas encore attendre plusieurs mois pour être en sécurité (voir que fait le SPN pour les professionnels de la naturopathie – partie 1).
  • Avec la CNPL pour nous rapprocher des autres professions du bien-être. Nous préparons pour juin prochain un événement spécifique dédié aux médecines intégratives et nous souhaitons avoir tous les supports nécessaires pour pouvoir le mettre en œuvre.
  • Avec les professionnels de santé ouverts à nos pratiques. Leur support nous est précieux dans cette période de défiance. Nous les savons pourtant nombreux à nous soutenir, mais aussi à former les futurs professionnels, à intégrer des praticiens dans leurs protocoles de soin dans le cas de programmes de médecines intégratives.

Nous avons conscience que des enjeux multiples sont en cours. Certains nous dépassent (lobbying des acteurs de la santé, pressions institutionnelles etc.). Mais nous sommes persuadés que tous les intérêts ne sont pas antinomiques.

Pour une naturopathie moderne et scientifique

Certains d’entre vous nous ont interpelé sur les réseaux sociaux du Syndicat. Vous nous mettez notamment en garde sur les enjeux d’un cadrage et la perte potentielle de pratiques intéressantes dans la perspective d’un cadrage de nos métiers.

Vous avez raison de le faire et en effet raison de vous interroger !

Selon le SPN, oui aujourd’hui ce cadre doit être précis, consensuel et pertinent. Ainsi, la ligne de conduite du SPN est d’ancrer la naturopathie dans une dimension scientifique et donc beaucoup plus moderne qu’à ces débuts. Heureusement ! La science avance et nous avec !

Ainsi nous ne voulons plus entendre que la naturopathie ne se fonde sur rien. Vous qui avez étudié des cours pendant des heures de nutrition, d’anatomie ou de phytothérapie, vous savez que les enseignements se basent sur des résultats scientifiques.

Que les effets de certaines plantes sont justement à prendre avec précaution car ils sont avérés très efficaces et donc à ne pas « prendre à la légère ».

La naturopathie n’est pas (plus) une pratique ésotérique comme on en parlait dans les années 80. Nous ne renions pas nos origines des grands défenseurs de la naturopathie et de cette approche d’être en harmonie avec la nature pour mieux vivre. Ce sont nos fondements.

En revanche, beaucoup de recherches sont réalisées dans le monde entier. Comment alors ne pas utiliser les résultats scientifiques pour justement montrer en quoi la naturopathie est une clé essentielle dans le parcours de bien-être d’un être humain ?

Quand le Professeur Pierre-Marie Lledo Neurobiologiste. Directeur de recherche au CNRS (Gènes, synapses et cognition), Directeur de recherche à l’Institut Pasteur (unité Perception et Mémoire), démontre que la régénération neuronale est possible grâce principalement à des bonnes habitudes d’hygiène de vie, comment ne pas s’appuyer sur la recherche ?

Quand des chercheurs américains du College of Medecine de Houston avancent la théorie qu’un microbiote en mauvaise santé participe au développement de l’endométriose, n’est-ce pas structurant pour nos connaissances en tant que professionnels ?

Quand une méta-analyse incluant 13 études a mis en évidence qu’une supplémentation en probiotiques améliorait les troubles associés au diabète de type 2, tels que l’hypercholestérolémie, l’hyperglycémie, et l’hypertension, comment ne pas prendre en compte ces éléments pour une prise en charge complémentaire à la médecine traditionnelle ? (référence bibliographique : Liang T et al. “Probiotics supplementation improves hyperglycemia, hypercholesterolemia, and hypertension in type 2 diabetes mellitus: An update of meta-analysis.” Crit Rev Food Sci Nutr 2021;61(10):1670-1688. doi: 10.1080/10408398.2020.1764488)

Quand certaines analyses sont effectuées, sur une alimentation pour optimiser l’efficacité et la sécurité du traitement de la maladie de Parkinson, comment ne pas opter scientifiquement pour une prise en charge intégrative ? (référence bibliographique)

Ou encore quand certaines méta analyses liées à l’accompagnement non pharmacologique de la Maladie d’Alzheimer, démontrent un intérêt prometteur et mettent en avant le besoin de réaliser de nouvelles études pour obtenir davantage de preuves de haute qualité, comment ne pas vouloir s’appuyer sur une optimisation de la qualité de la recherche originale afin d’évaluer l’impact des techniques naturopathiques pour augmenter le Bien-être quotidien des consultants ? 

D’autant quand d’autres essais randomisés mettent en avant les bienfaits d’un régime méditerranéen sur le système cognitif des personnes âgées en bonne santé cognitive ; pourquoi ne pas s’appuyer sur les études qui permettent une mise en évidence d’outils efficace pour bien vieillir ? 

Enfin pourquoi ne pas s’appuyer tant sur les premières études réalisées sur les techniques naturopathiques telles que la réflexologie ayant démontré une diminution du stress chez des sujets « sains » et sur celles qui en ont découlé pour des patients atteints de pathologies lourdes comme le cancer ? Pourquoi ne pas s’appuyer sur ces études développées en établissements de santé, afin de permettre aux malades de gagner en qualité de vie, malgré la maladie ? 

 

Objectif N° 4 : Poser les fondements solides de notre profession. Le manque de cadre et la diversité des pratiques créent le flou que ce soit pour les professions médicales qui ne comprennent pas ce que nous faisons, pour les usagers qui n’ont pas de repères et pour les organisations institutionnelles qui finalement nous mettent dans le même panier que des pratiques purement ésotériques.

Ce que nous défendons est, pour l’instant, une délimitation de pratiques scientifiquement prouvées à savoir : l’hygiène vitale, le sommeil, la nutrition, la micronutrition, la phytothérapie, l’aromathérapie, gestion du stress par la relaxation, les massages bien-être, la réfléxologie…

Cela ne veut pas dire que nous rejetons des pratiques annexes comme l’énergétique, l’iridologie, l’hydrothérapie, l’acupuncture. Mais certaines sont soit du domaine médical strict et ne peuvent donc être pratiquées par des naturopathes au risque d’être accusés d’exercice illégal de la médecine, soit ces pratiques ne font pas l’objet de recherches scientifiques probantes et donc ne permettent pas d’assoir des principes d’efficacité reconnus.

Ce travail préalable est donc essentiel. Il n’est pas clivant mais structurant. La naturopathie doit mieux se définir en tant que telle. Nous devons tous nous mettre autour de la table (professionnels de la naturopathie, professions médicales, organismes de formation, institutions publiques) pour délimiter les contours de notre profession clairement. Cela facilitera la reconnaissance de nos métiers, la compréhension du grand public et les souhaits de reconversion pour les futurs professionnels de la naturopathie.

Regarder vers l’avenir pour que la naturopathie soit légitimée

Avec cette feuille de route, nous pourrons alors regarder vers l’avenir de la profession pour

  • tous les professionnels de la naturopathie de France
  • nos clients qui attendent d’être protégés,
  • tous les acteurs économiques de nos professions

Nos objectifs sont ambitieux et s’ancrent dans une transformation de notre modèle actuel. Ces orientations ont été motivées par vos nombreux messages inquiets, plein de frustration parfois, voire de désarroi. Nous voulons stopper l’hémorragie économique que vous subissez dans vos cabinets. Nous voulons redonner ses lettres de noblesse à notre belle profession. Voici ce qui nous motive plus que tout.

Et si, maintenant, nous pouvions faire un saut temporel et nous projeter à la rentrée de septembre 2023… Comment voudrions-nous notre SPN ?

  • Plus fort ensemble : nous serons 6000 adhérents…
  • Nous aurons 50 centres de formations Qualiopi au sein du Syndicat
  • Toutes les organisations existantes en naturopathie rejoindront la branche des métiers du bien-être de la CNPL pour que nous soyons plus forts pour protéger nos droits économiques et sociaux (sécurité sociale des indépendants, retraites, fond de formation, droit au congé maternité etc.)
  • Amis et plus ennemis ? Nous participerons aux Assises des dérives sectaires organisé par le secrétariat d’Etat à la citoyenneté en mars, avec les autres syndicats et fédérations des métiers du bien-être, pour informer clairement sur les limites d’exercice de notre profession.
  • Nous aurons établi un en dialogue permanent avec la MIVILUDES pour que les usagers soient en confiance et que les signalements soient fléchés et rapidement pris en compte.
  • Des organismes de formation obtiendront un titre certifié pour mieux encadrer la profession et permettre l’accès rapide à la VAE pour les professionnels sortis de formation avant 2017.

Objectif N°5 : Envie de renforcer notre équipe de bénévole pour nous aider à atteindre nos objectifs ?

Nous avons la chance d’avoir une équipe interne pour le bon fonctionnement du syndicat, mais nous avons de nombreuses missions à assurer :

Sur le court terme : renforcer l’équipe du Congrès d’avril

  • Accueil
  • Coordination avec les laboratoires
  • Suivi des conférenciers
  • Logistique et technique etc

Sur le long terme : venir en soutien sur des missions précises

  • Produire du contenu rédactionnel et visuel
  • Réaliser des recherches de partenaires (laboratoires, mutuelle etc.) et engager des démarches
  • Créer des partenariats institutionnels avec des associations de patients, des fédérations sportives etc.
  • Contacter des organismes de formation qui souhaiteraient renforcer nos rangs
  • Participer à la commission de veille et déontologie

Contactez- nous par mail contact@syndicat-naturopathie.fr.

Vous devez être adhérent au SPN comme première condition pour venir nous aider.

L’avenir nous appartient, plus que jamais !

Nous espérons vous voir nombreux à notre prochain congrès en présentiel qui se tiendra les 14/15/16 Avril 2023 au Palais des papes d’Avignon.