Cadre juridique et réglementaire

Courrier au Ministre de la Santé

Monsieur le Ministre,

Je saisis l’occasion de votre nomination au gouvernement pour vous féliciter sincèrement. Votre arrivée va permettre un souffle nouveau sur de nombreux dossiers comme vous l’avez déjà évoqué ce week-end.

A ce titre, je tenais à attirer votre attention sur notre inquiétude grandissante quant à la situation des professionnels du bien-être et notamment ceux de la naturopathie.

Le bien-être est un secteur en expansion notamment depuis la COVID durant laquelle le quotidien anxiogène a engendré de nouvelles habitudes pour mieux vivre. 70% des Français ont déjà eu  recours  à  des  prestations  de  service  en  bien-être.  naturopathie, sophrologie, réflexologie et ostéopathie font partie des quatre pratiques les plus plébiscitées en France. Les professionnels de la naturopathie sont pour la majorité des professionnels formés, compétents, responsables et intègres.

Comme je l’avais présenté à votre prédécesseur en janvier dernier, nous souffrons d’un dénigrement poussé à l’extrême depuis un an maintenant. En cause, le manque d’un cadre clair et précis qui permet à des personnes sans scrupules et dangereuses de s’immiscer dans cette brèche pour se présenter comme naturopathe et porter des discours clivants qui s’opposent au monde médical et éloignent les Français d’un parcours de soin nécessaire à leur santé.

 La presse s’est faite l’écho de nombreux cas depuis janvier. Au-delà des pratiques et postures que nous condamnons fermement, c’est consternant de voir l’amalgame entre les dérives de certains, qui se trouvent pourtant être aux antipodes de l’éthique de nos métiers, et tous les professionnels du secteur.

Votre ministre déléguée Mme Firmin le Bodo, a lancé en juin dernier un groupe de travail sur la place des pratiques complémentaires dans l’écosystème de santé défini en France. Cette initiative est unique et nous en sommes ravis. Ce cadre est indispensable pour protéger les Français.

Cependant, je ne vais pas vous cacher, Monsieur le Ministre, qu’en tant que Présidente du Syndicat des Professionnels de la Naturopathie, mes adhérents et moi sommes inquiets, très inquiets même de l’avenir de nos métiers malgré ce travail entamé.

A notre grand étonnement, alors que nous demandons des rencontres depuis plus de deux ans sur le sujet de l’encadrement de nos pratiques, nous avons constaté, encore une fois, qu’aucun syndicat professionnel ne siégeait à ce groupe de travail. Nous avons eu le plaisir d’être en contact en avril avec vos deux chargés de mission sur le sujet mais depuis nous n’avons plus aucune information. Tout comme notre demande à participer aux Assises des dérives sectaires en mars, le gouvernement apparait à ce jour comme souhaitant parler et réglementer nos pratiques sans pour autant faire appel à ceux qui savent de quoi il s’agit réellement.  Il semble pourtant qu’en France, les syndicats soient les mieux placés pour représenter leurs métiers et leurs adhérents.

 

Nous demandons depuis plus de 3 ans de travailler sur deux sujets essentiels :

  • Des formations encadrées, composées d’un socle pédagogique clair, validé et performant pour offrir des parcours de qualité aux futurs professionnels de la naturopathie.  Nous ne pouvons plus laisser des formations de 3 jours en vente sur Internet, laissant ainsi la possibilité à ceux qui l’ont suivie de pouvoir s’autoproclamer naturopathe, et nous n’avons aucun moyen d’y arriver sans l’intervention du   gouvernement.
  • Une réglementation pour l’organisation des métiers de la naturopathie. Tout comme les médecins réclament la protection des titres de docteur et de médecine que nous approuvons totalement, nous réclamons aussi que des titres des métiers de la naturopathie soient protégés et exclusivement utilisés par des professionnels formés spécifiquement.

 

Comme vous le constatez, monsieur le Ministre, nous voulons sincèrement que les Français puissent avoir accès à des naturopathes de confiance, sans craindre d’être abusés par des personnes frauduleuses et dangereuses.

Ne laissez pas pour compte plus de 12000 professionnels de la naturopathie qualifiés et sérieux qui ne souhaitent qu’une chose ; travailler main dans la main avec les professionnels du soin pour une meilleure santé globale de la population française.

En conclusion, Je vous remercie de l’intérêt que vous porterez à cette alerte dont je vous fais part ce jour, et je me tiens à votre entière disposition pour que nous puissions échanger sur ce sujet.

Je vous prie de croire, monsieur le Ministre, à l’expression de mes salutations distinguées.

 

Alexandra Attalauziti

Présidente du Syndicat des professionnels de la Naturopathie
et présidente de la branche bien-être de la CNPL