Qu’est-ce que l’épigénétique ?
Selon Wikipédia, l’épigénétique est une discipline de la biologie qui étudie la nature des mécanismes modifiant de manière réversible, transmissible et adaptative l’expression des gènes mais sans les changer.
Joël de Rosnay, en 2011, offre une vision plus poétique de « La grande révolution de la biologie de ces cinq dernières années ». C’est comme une symphonie de gênes qui constituent l’ADN, et qui seraient comme des notes de musique, et l’épigénétique est la symphonie qui en découlerait grâce au talent du chef d’orchestre.
En résumé, l’épigénétique concerne les modifications de l’activité génique qui ne sont pas dues à des changements dans la séquence d’ADN lui-même. Ces modifications épigénétiques jouent un rôle crucial dans le développement des organismes, la régulation de l’expression génique et la réponse aux facteurs environnementaux.
Les principales modifications épigénétiques comprennent :
- La méthylation de l’ADN : cela implique l’ajout ou le retrait de groupes méthyle sur les bases de l’ADN. La méthylation de certaines régions de l’ADN peut silencer ou activer la transcription des gènes.
- Les modifications des histones : les histones sont des protéines qui s’enroulent autour de l’ADN et régulent l’accès des facteurs de transcription aux gènes. Les modifications chimiques des histones, telles que l’acétylation, la méthylation et la phosphorylation, peuvent influencer l’expression génique.
- Les ARN non codants : certains ARN, tels que les micro-ARN (miARN) et les ARN longs non codants (lncARN), participent également à la régulation de l’expression génique en interagissant avec l’ADN ou les ARN messagers.
Ces modifications épigénétiques peuvent être héritées de génération en génération, mais elles peuvent aussi être réversibles et sensibles à l’environnement. Par exemple, l’exposition à des facteurs environnementaux tels que la nutrition, le stress ou les toxines peut entraîner des changements épigénétiques qui affectent la santé et la susceptibilité aux maladies.
L’épigénétique joue un rôle essentiel dans de nombreux processus biologiques, y compris le développement embryonnaire, la différenciation cellulaire, la régénération tissulaire, la réponse immunitaire et la progression des maladies. Elle a également des implications importantes en médecine, car la compréhension des mécanismes épigénétiques peut ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques pour le traitement de nombreuses affections.
La modification des histones peut entraîner des conséquences sur la chromatine, matériel génétique contenu dans les cellules.
La compaction de la chromatine est un processus clé dans le noyau d’une cellule eucaryote qui permet d’organiser et de réguler l’accès à l’ADN, le matériel génétique de la cellule. C’est un mécanisme complexe qui peut être modulé pour réguler l’expression génétique. La chromatine peut être plus ou moins compactée. Fortement compactée, elle prend la forme d’une structure dense et fermée appelée hétérochromatine, ce qui rend l’ADN moins accessible pour la transcription génique (la lecture de l’ADN pour produire des ARN messagers). En revanche, lorsque la chromatine est moins compactée, elle forme de l’euchromatine, ce qui rend l’ADN plus accessible pour la transcription.
L’épigénétique agit ainsi à 3 niveaux :
- À l’échelle de l’individu : puisqu’elle a un rôle dans la différentiation cellulaire et le maintien de l’identité cellulaire
- Hérédité épigénétique : les modifications épigénétiques peuvent être transmises de génération en génération. Cela signifie que les modifications épigénétiques acquises au cours de la vie d’un individu peuvent être héritées par sa descendance.
- À l’échelle de l’espèce humaine : indéniablement, l’épigénétique transgénérationnelle permet de s’interroger sur la théorie de l’évolution darwinienne ou en tous cas pose des limites d’une hérédité « gravée dans le marbre ».
Donc si la génétique classique, l’ADN codant, est stable dans la vie d’un individu, l’épigénétique, l’ADN non codant, fluctue selon la condition de vie et le comportement de chacun. L’ADN non codant sert à moduler la note de l’ADN qui est codant ; action de modulation du mode de vie de l’individu.
« En résumé nous pouvons reprendre les rênes de notre vie à tout âge tout en transmettant cela à nos descendants ».
Exemple :
Quelle est la différence entre une Reine et une ouvrière ?
Les larves reçoivent toutes de la gelée royale au début du développement larvaire.
Cependant, à partir du troisième jour, certaines larves sont nourries exclusivement à la gelée royale et donneront des reines.
Les larves nourries avec un mélange de gelée royale et de pain d’abeille (pollen et nectar fermenté) deviendront quant à elles des ouvrières.
Le Pain d’abeille est constitué de pollen et de nectar fermentés. Il a plus de micro-ARN (miARN) dans le pain d’abeille que dans la gelée royale ; ce qui modifie l’expression des gènes de la larve et changer son phénotype.
En résumé
L’Épigénétique est réglée par notre comportement.
Les 5 acteurs principaux sont : l’alimentation, l’exercice physique, le stress, le plaisir, et le lien social : modulation de l’épigénétique, modulation de l’expression du génome
Cela confirme scientifiquement de modifier notre hygiène de vie, en lien avec le corps et l’esprit.
La notion de poids total
Quand on mesure la notion de poids total ce sont les os, l’eau, les tissus non gras dont les muscles avec la masse grasse que l’on pèse et pas seulement le gras.
Comment objectiver la masse grasse et la masse maigre
Le pli cutané ou une balance impédancemétrie.
Elle sera fortement suspectée quand en plus d’un tour de taille élevé supérieur à 94 cm pour l’homme et de 60 cm pour la femme est présent.
- Une triglycéridémie
- Une hypertension artérielle limite
- Et / ou une tendance au déséquilibre de la glycémie.
Le piège des « Skinny-Fat »
Chez les personnes dites Skinny-Fat, le stockage de graisses ne se localise qu’à un seul endroit : ce sont les faux maigres.
Pas de surpoids total, mais un excès de graisse et un déficit en masse maigre musculaire.
Pour les hommes, la graisse se stocke souvent au niveau du ventre et autour de la sangle abdominale ; tandis que chez les femmes, c’est plus souvent au niveau des hanches et des fessiers.
Ils apparaissent alors maigres ou minces avec un IMC normal, mais une masse grasse importante.
Rappel sur la Masse grasse
Les Adipocytes ou cellules graisseuses représentent 35 à 70 % de la masse adipeuse.
Fonctions : stockage d’énergie
Les adipocytes blancs stockent l’Energie sous forme de graisse, c’est une réserve énergétique de l’organisme.
Véritable organe endocrinien.
La surcharge de la masse grasse installée, c’est un facteur générateur de résistance à l’insuline et d’inflammation systémique chronique de Bas grade.
Ce sont des situations biologiques à risque pour les maladies métaboliques et cardiovasculaire à terme.
L’installation d’une résistance à l’insuline.
Plus on va prendre de la masse grasse plus la sensibilité à l’insuline va diminuer.
Tant qu’il y a de l’insuline dans le sang, on ne peut pas déstocker le gras, c’est une hormone anabolisante.
Index et charge Glycémique
La charge glycémique prend en considération la quantité et la qualité de glucides.
L’index glycémique reflète la qualité du sucre ingéré et la charge glycémique en plus sa quantité.
Les Piliers de l’alimentation chrono musculaire :
- Le respect de la chronobiologie des nutriments,
- L’optimisation de certains acides aminés,
- La maximalisation de la masse maigre musculaire.
En conclusion
Une quantité journalière minimum de protéines sans rechercher un déficit calorique.
Trois repas principaux protéinés séparés d’au moins 4 à 5 heures.
Une activité physique quotidienne.
Conférence du docteur Franck Gigon
Pendant le 5ème congrès deu SPN
Article rédigé par Alexandra Bourgeois, naturopathe