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Phyto en Guyane : le Noni

LE NONI… ou POMME CHIEN 

Nom botanique : Morinda citrifolia

Famille : Rubiacées

Description : Arbre de 3 à 6 mètres de haut

Partie utilisée : Le fruit ; ovoïde de couleur jaune vert, blanchâtre à maturité, bosselée et incrusté de graines. La racine et les feuilles peuvent également être utilisées mais le fruit porte les principaux usages.

Le Noni est l’appellation commerciale du jus, extrait de la pulpe de fruit du Nono. C’est un arbuste originaire de l’Asie du Sud-Est, il a ensuite été domestiqué et cultivé par les polynésiens. Ces derniers l’utilisent depuis 2000 ans. Aujourd’hui cette plante peut se trouver dans les régions du Pacifique Sud, de l’Inde, des Caraïbes, en Amérique du Sud et aux Antilles. On le trouve en Guyane où il s’est bien adapté. 

Toutes les parties de l’arbuste sont traditionnellement utilisées en phytothérapie.

On appelle également le Noni : pomme macaque, feuille de douleur, malaye, bois tortue ou pomme chien, corossol à chien. Le Noni est un fruit qui fait environ la taille d’une grosse pomme de terre. Il est reconnaissable à son odeur et à son goût amer.

A l’époque le Noni se consommait en écorces, en feuilles ou en racines. On le retrouve aujourd’hui plus sous forme de jus. Il se trouve également sous forme de gélules. Ici, en Guyane, on retrouve le fruit duquel on peut directement extraire le jus. Étant donné son goût on va lui adjoindre d’autres saveurs (gingembre, citron, cannelle, autre jus type ananas…)

 

Un peu d’histoire

Le docteur biochimiste Ralph Heinicke de l’Université du Minnesota était chargé de trouver des utilisations pour une enzyme de l’ananas, la bromélaïne. Il a ainsi identifié un ingrédient de la bromélaïne comme étant un nouvel alcaloïde auquel il a donné le nom de « xéronine ». Il s’est ensuite rendu compte que le Morinda Citrifolia contenait également d’énormes quantités de proxéronine ainsi qu’une enzyme permettant de transformer le proxéronine en xéronine, la proxéroninase. La proxéronine peut fabriquer de la xeronine dans l’intestin par le résultat d’une action chimique entre la proxéronine et la proxéronase. 

Pour le Dr Heinicke, la xeronine fonctionne au niveau moléculaire pour, entre autres, réparer les cellules. Pour lui, le Noni aiderait la normalisation des cellules fonctionnant anormalement en fournissant au corps la proxéronine que les cellules vont synthétiser en alcaloïde xéronine.
La xéronine aurait également la capacité d’aider à normaliser la fonction cellulaire y compris la fonction de cerveau d’où l’origine de la douleur. La xéronine pourrait occuper un site adjacent aux sites récepteurs de l’endorphine.

Combinée aux autres protéines, elle aiderait l’organisme à retrouver du tonus.  Si le corps manque de xéronine il sera plus sujet aux infections et à la douleur. La xéronine semble déficitaire lorsque survient un problème de santé. Cette molécule diminue avec l’âge, le stress et une mauvaise alimentation ainsi que la pollution.

 

Bienfaits du Noni

    • Stimulation du système immunitaire en régularisant le fonctionnement des cellules et la régénération cellulaire des cellules endommagées ; le Noni stimulerait la production des cellules-T dans le système immunitaire. Il agirait également sur les macrophages et les lymphocytes et combattrait ainsi plusieurs types de bactéries. 
    • Le Noni aurait la capacité de se lier avec la sérotonine et pourrait agir sur les états dépressifs et les addictions. 
    • L’activité antalgique de la purée de fruit a été étudiée sur des souris démontrant une diminution de la douleur. L’une de ses utilisations concerne les affections inflammatoires douloureuses telles que l’arthrite. 
    • Il empêcherait la fonction précancéreuse et la croissance des tumeurs cancéreuses en permettant aux cellules anormales de fonctionner plus normalement et en stimulant la régénération des cellules. Des études ont été menées sur des souris atteintes de cancers afin d’allonger leur durée de vie. Aucune étude n’a cependant été menée sur l’humain. 
    • Action sur l’hypertension. La scopolétine (coumarine) détenue dans le Noni permettrait de relâcher la paroi des vaisseaux sanguins et donc de diminuer la pression artérielle. De plus le fruit de Noni semblerait avoir des effets diurétiques ce qui pourrait également faire baisser la tension.
    • Augmente l’énergie corporelle
    • Antioxydant 

 

Pour bénéficier de l’ensemble de ses bienfaits, le Noni sera pris à jeun.

En plus de la consommation du jus, le Noni peut être utilisé en usage externe et en décoction. Il peut être préparé selon les recettes suivantes 

  • Appliquer localement un cataplasme d’une poignée de feuilles fraîches écrasées
  • Boire 3 fois par jour une tasse de décoction de racine à 30g/L. 

Le jus de Noni est réputé, traditionnellement, apporter de nombreux bienfaits, améliorer et renforcer l’organisme. Cependant les usages traditionnels demandent à être étayés par des études cliniques plus approfondies, car peu d’études sur l’homme ont été effectuées. Le Noni est aujourd’hui populaire et son utilisation est recommandée avec une grande précaution aux vues des doutes sur une éventuelle hépatotoxicité s’il est consommé à fortes doses.

Il est donc judicieux que l’utilisateur ne confonde pas la consommation de Noni en tant qu’aliment ou complémentaire alimentaire et d’éventuelles vertus thérapeutiques que certains fabricants pourraient mettre en avant.
Le Noni reste intéressant sur le plan de la prévention. De nombreuses recherches se poursuivent.

 

Contre-indication

    • Le jus de Noni est riche en potassium et doit être surveillé par les personnes souffrant de problèmes rénaux, hépatiques ou cardiaques il pourrait provoquer une hyperkaliémie. Les diurétiques peuvent interagir avec le Noni.
    • Femme enceinte et allaitante 
    • Des hépatites ont été décrites suite à l’absorption du jus de Noni. Il a été conclu en 2006 qu’il est peu probable qu’une consommation normale engendre des dommages au foie
    • En stimulant l’effet détoxifiant ou détoxiquant du foie, la consommation des fruits pourrait diminuer les effets de la warfarine, un anticoagulant de synthèse. Un seul cas a été rapporté jusqu’à présent.
    • Possible inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, attention si vous êtes sous médicaments contre l’hypertension.
    • Il pourrait potentialiser les effets de certains médicaments ou compléments alimentaires.

L’ancienne Afssa (Agence française de sécurité des aliments désormais Anses) recommande la vigilance et indique une recommandation de consommation de maximum 30 ml par jour soit 2 cuillerées à soupe. 
Cette recommandation peut être liée selon moi à la présence d’anthraquinones qui en dose élevée peuvent avoir des effets délétères. Une prudence est donc recommandée sur la consommation du Noni.

 

Ces informations, tirés d’ouvrages ou sites Internet de référence, sont données à titre informatif, et ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager notre responsabilité. Pour tout usage, consultez un professionnel. En aucun cas les informations proposées sur l’article ne sont susceptibles d’être utilisées à des fins thérapeutiques et se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé.

 

Sources

Emmanuelle GERNOT
Natur’Eau’Terre
CONSEILLÈRE EN NATUROPATHIE
natureauterre@gmail.com