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Phyto et Guyane : le Carapa

Nom botanique : Carapa Guianensis Aubl., Carapa Procera A (appelé depuis 2011 Carapa Surinamensis)Nom créole : Carapa
Famille : Meliaceae
Description : Grand arbre commun en forêt primaire et dans les vieilles forêts secondaires pouvant atteindre 30 à 35 m de haut
Partie utilisée : Graines dont on extrait l’huile

Un peu d’histoire…

Cette espèce est également connue sous le nom d’Andiroba. Andiroba signifie « qui a un goût amer », c’est un grand arbre de la famille des Meliaceae communément trouvé dans la région amazonienne. À maturité, les fruits tombent, et les graines, qui peuvent flotter sur les rivières, sont collectées. Ces fruits renferment 4 à 12 noix, les graines et (ou) l’écorce sont en général utilisées, même si son bois est également transformé.

En tant qu’espèce tropicale le Carapa se développe dans les zones de climat chaud et humide avec une température moyenne de 24°C. 
Le Carapa Guianensis pousse plus souvent au bord des rivières et fleuves, dans les zones marécageuses ainsi que dans les forêts secondaires, alors que le Carapa Surinamensis lui, se trouve plutôt en forêt de terre ferme et est présent en forêt naturelle. Les deux espèces se différencient facilement en période de fructification par leur fruit.
Le Carapa Surinamensis s’appelait avant 2011 le Carapa Procera. Le nom a été modifié car l’arbre Carapa Procera se retrouve quant à lui, sur le continent Africain. 

L’huile de Carapa

On extrait de ses graines une huile jaunâtre tantôt liquide, tantôt solide en fonction de sa composition en acide oléique et acide stéarique. L’huile de Carapa est fabriquée en Guyane, souvent de manière artisanale. Dans la plupart des extractions, les graines sont bouillies dans l’eau, puis laissées à décomposer 1 à 2 semaines. La peau est ensuite enlevée et les graines écrasées, puis mises sur une plaque inclinée et exposée au soleil. Cette pâte laisse alors suinter une huile qui est ensuite récupérée.

La société « Nature Amazonie » a depuis quelques années développée une gamme et commercialise désormais l’huile de Carapa en Guyane. 

Propriétés de l’huile

Cette huile est utilisée depuis fort longtemps par les tribus amérindiennes.

  • Chez les Amérindiens l’huile est utilisée pour traiter les inflammations, les rhumatismes, maux de gorge, déchirements musculaires ou les crampes, les douleurs d’arthrite. Répulsive contre les insectes (chiques, moustiques, tiques, poux d’agouti (espèce de rongeur)). Elle est utilisée pour faire lâcher prise aux insectes et est souvent utilisé pour s’induire le corps lors de séjour en forêt. Elle permet également de calmer les démangeaisons dues aux piqures d’insectes ou autres hématophages. L’huile de Carapa peut être mélangé avec du Roucou (le Roucouyer est une espèce d’arbre ou d’arbuste originaire des régions tropicales d’Amérique du Sud. Il donne des fruits rouges à épines, remplis de graines rouges. Les graines du Roucou vont être utilisées pour servir de pigment pour les peintures corporelles, comme aromates. Les feuilles sont utilisées comme anti inflammatoire.). Intéressante en complément des soins anti-poux.
  • Anti rhumatismale, antalgique, elle apaise les douleurs musculaires et articulaires (bonne huile de massage pour les sportifs).
  • Elle sera utilisée pour les préparations des peaux sèches, ou réactives (effet calmant et anti inflammatoire sur les démangeaisons), adoucissante et protectrice pour la peau. Apaisante cutanée et régénératrice
  • Huile nourrissante et fortifiante pour les cheveux.

De nombreuses publications (surtout menées sur l’animal) ont confirmé les effets anti-inflammatoires, apaisants et répulsifs des composés amers présents dans les graines comme l’andirobine. Les propriétés anti inflammatoires de l’huile seraient dues à la présence de limonoïdes et de triterpènes. La présence de limonoïdes comme l’andirobine donne des propriétés anti inflammatoire et antiallergique, ainsi que des propriétés antivirale, antifongique et répulsive contre les insectes. De plus, l’huile est efficace dans la gestion des dysfonctionnements cutanés et musculaires. L’extrait éthanolique de feuille de C. Guianensis a été évaluée pour son activité antibactérienne et cicatrisante.

Composés

  • Riche en un acide gras mono-insaturé : l’acide oléique (oméga 9). Les oméga-9 sont, entre autres, très nourrissants pour la peau, ils maintiennent son hydratation et la rendent plus souple
  • Riche en acides gras saturés : l’acide palmitique et acide stéarique. Ces acides gras possèdent des propriétés émollientes, antimicrobiennes, antiseptiques et purifiantes sur l’acné, mycoses et irritations cutanées et il est également fait mention de propriétés sur le psoriasis.
  • Comporte également un acide gras poly-insaturé : l’acide linoléique (oméga 6) : qui joue un rôle de barrière pour l’épiderme et sur l’élasticité de la peau.
  • Riche en antioxydants naturels avec pas moins de 7 limonoïdes différents.

Le Carapa est aujourd’hui menacée par la déforestation. Cette dernière ne concerne pas « l’huile » de Carapa, car seules les graines sont ramassées, mais l’arbre, pour des questions liées à l’environnement (exploitation minière, déforestation..)

En France, vous pouvez trouver du Carapa chez le laboratoire Mascareignes ou vous rapprocher de la société Nature Amazonie en Guyane qui commercialise et gère la production de l’huile de Carapa : ils possèdent des revendeurs en France. 

Ces informations, tirés d’ouvrages ou sites Internet de référence, sont données à titre informatif, et ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager notre responsabilité. Pour tout usage, consultez un professionnel.

 

Auteur
Emmanuelle GERNOT
Natur’Eau’Terre
CONSEILLÈRE EN NATUROPATHIE
https://emmanuellegernotnaturopathie.fr
natureauterre@gmail.com

Sources :
Wikipédia
Livre « Le guide de phytothérapie créole » J-L Longuefosse