Les naturopathes professionnels et tous les acteurs du secteur font face à une situation inextricable dans leur activité. Depuis le mois d’août, une véritable chasse aux sorcières s’est engagée à l’égard des professionnels de la naturopathie. Cette situation met en très grandes difficultés économiques tout un secteur. Aujourd’hui, ce sont ainsi plus de 10 000 professionnels et futurs professionnels qui pâtissent cruellement des manquements, graves, et qui doivent être punis, d’une petite minorité qui abuse leurs clients.
« Tous ceux qui adoptent une posture dangereuse pour leur client doivent être sanctionnés, c’est incontestable ! » Alexandra Attalauziti, présidente du SPN
Les dérives, une conséquence terrible du manque d’encadrement
La situation est simple. Aujourd’hui, l’appellation de notre métier est un fourre-tout.
Notre profession n’étant pas réglementée, tout le monde peut se prétendre naturopathe ou conseiller en Naturopathie. Il n’y a donc aucune différence entre une personne qui a investi près de 1000 heures en formation, suivi des cours de nutrition, d’anatomie, de micronutrition, de gestion du stress, de phytothérapie etc, assisté à des stages de techniques en gestion du stress, réflexologie, massage bien être etc. et celle qui a pris un pack de 40h sur internet sans formateur ni mise en situation professionnelle.
Cependant, toute formation en naturopathie digne de ce nom doit enseigner, à de multiples reprises, tout au long des cursus, les enjeux de la profession, les limites de l’exercice professionnel et la bonne posture à adopter auprès des clients.
Si tel n’est pas le cas, alors votre organisme de formation ne peut prétendre former des professionnels de la naturopathie compétents.
Un des seuls cadres qui existe à ce jour ? La certification Qualiopi qui encadre les organismes de formation. Celle-ci est délivrée par des organismes certificateurs accrédités ou autorisés par le Comité français d’accréditation (Cofrac) sur la base du référentiel national qualité.
C’est pourquoi, nous espérons au SPN que rapidement France compétences délivrera des titres RNCP (titres certifiés par l’Etat) qui garantissent la qualité des contenus pédagogiques. Ces titres permettraient également aux professionnels ayant suivis des cursus dans des écoles non reconnues par l’Etat de bénéficier d’une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience)
Voila la situation réelle du marché de la formation et donc in extenso de nos métiers. Et voici pourquoi le SPN souhaite encadrer l’appellation de nos métiers aux seuls praticiens ayant suivi une formation dans une école reconnue.
Objectif n°1 : Faire en sorte que seuls les professionnels de la naturopathie ayant suivi une formation dans un organisme délivrant des titres certifiés par l’Etat puissent être les seuls à utiliser l’appellation « naturopathie » ou « naturopathe » pour exercer leur métier
Pourquoi des titres certifiés en plus des « attestations de suivi de cursus » pour les organismes de formation ?
Notre requête repose donc sur un positionnement très clair : obtenir l’accord du gouvernement via France Compétences de délivrer des titres certifiés spécifiques à nos métiers, garants de la qualité des formations et de la maitrise des conditions d’exercice par les apprenants.
« La certification vise la validation des compétences professionnelles au sens du code du travail. Les certifications professionnelles sont classées par niveau de qualification et domaine d’activité. Elles sont également constituées de blocs de compétences, ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées. » Selon France Compétences
Les organismes de formation en naturopathie demandent ces titres certifiés depuis plus de sept ans pour certains. Et ils ne lâcheront pas ! La récente actualité nous montre une fois de plus qu’ils font partie intégrante de la solution pour encadrer les métiers et pour éviter des drames.
A savoir : les centres de formation en cours de demande ne doivent pas utiliser l’argument « Titre certifié à venir ou en attente » pour vous proposer leurs cursus. Ils seraient accusés alors de publicité mensongère car il n’y a aucune garantie tant que le titre certifié n’est pas obtenu.
Autre situation. Si vous avez suivi une formation dans un centre non agréé par la DREETS (Directions Régionales de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) et donc qui ne présente pas la norme Qualiopi, vous ne pouvez en aucun cas vous présentez en tant que professionnel mais en tant qu’AUTODIDACTE auprès de vos clients. Sous réserve de poursuites pour publicité mensongère.
Dans le cadre de ce travail de certification des formations, le SPN a d’ailleurs proposé de faire partie du collège d’opérateurs de compétences de formation de France Compétences. Notre objectif est double : proposer aux services de France Compétences un regard professionnel sur les programmes en cours de certification, s’assurer que les cursus certifiés répondent aux exigences de l’éthique et de la déontologie de nos métiers.
Se déclarer Naturopathe, une appellation à protéger
Selon nous, l’interdiction d’utiliser l’appellation « naturopathe » ou « Conseiller en Naturopathie » ou encore « conseiller de vente en produits naturels » pour tous les praticiens non formés par des organismes professionnels sera une conséquence structurante pour notre profession.
Tout comme la loi de 2017 qui interdit aux médecins de se déclarer “médecin naturopathe” pour ne pas créer de confusion pour le consommateur, il en sera de même pour ceux qui seront certifiés naturopathes et consorts et ceux qui ne le sont pas.
La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) réalise un très gros travail de terrain depuis de nombreuses années pour demander aux praticiens qui ont suivi des formations dans une école non Qualiopi depuis 2017 de se présenter comme Autodidacte de façon claire pour leurs clients.
La norme n’existant pas avant 2017, nous souhaitons que les professionnels sortis d’école qui ont reçu la norme Qualiopi à partir de sa mise en place puissent tout de même se déclarer comme naturopathes professionnels. Cela concernerait près de 4000 professionnels en exercice.
Ainsi obtenir des titres certifiants et interdire aux écoles non Qualiopi d’annoncer des formations « à la naturopathie » sont, selon le SPN, les premiers pas les plus efficaces et rapides pour identifier les professionnels de la naturopathie, que nous voulons moderne et scientifique, et les autres praticiens non certifiés. Ne prenons plus de risques avec ceux qui ne maitrisent pas les limites d’exercice.
Notre éthique, une ligne de conduite à dire haut et fort partout pour éviter les amalgames
Autre sujet, au centre de l’actualité, les professionnels de la naturopathie formés qui usent et abusent de leurs connaissances et leurs postures pour nuire. Ils tiennent soit des discours sectaires soit incitent à des comportements à risque en encourageant des arrêts de traitements.
Ainsi il est primordial que notre profession soit intransigeante sur l’éthique de nos métiers. C’est une évidence de le dire mais nous n’avons pas le choix car certains s’amusent avec la santé des Français. Nous ne le tolérons pas de tels actes. Souvent exceptionnels et mis en œuvre par une minorité de praticiens, ils ternissent tous les acteurs du marché !
Aujourd’hui, la difficulté réside dans l’identification claire des dérives dans les discours, avant que le mal soit fait. Les naturopathes ne sont pas les seuls à souffrir de comportements trompeurs ou dangereux.
C’est pourquoi le SPN enregistre depuis sa création les signalements de clients ou de professionnels. La commission de veille des professionnels en exercice est fondamentale pour notre organisation. A ce jour, le SPN enregistre près de 50 signalements par an en naturopathie et la branche métiers du Bien-être de la CNPL enregistre plus de 100 signalements par an. Nous déclarons aux organisations compétentes quand cela se révèle nécessaire. Dans certains cas extrêmes, le SPN vient en soutien aux victimes d’exercice illégal de la médecine.
Nous souhaitons un process de signalement plus rapide concernant les déviances sectaires, les publicités trompeuses de praticiens ou d’écoles, les exercices illégaux de la médecine ou de la Pharmacie. Nous espérons participer aux assises de Mars 2023 et que d’ici là des procédures de signalement accélérés nous soit proposés par les organismes de contrôle.
Objectif n°2 : Faire observer le code déontologie propre à nos métiers par tous les professionnels de la naturopathie et respecter la charte des métiers du bien-être de la CNPL.
Mettre l’information au cœur de notre stratégie
Cette décision est motivée par deux valeurs fondamentales du SPN
- Protéger les usagers. En tant qu’acteur institutionnel de la naturopathie en France, nous avons une mission d’informer et de protéger les usagers en consultation et en formation. Compte tenu de l’actualité et de la demande de la Secrétaire d’Etat à la citoyenneté, Sonia Backès, de mieux informer le public sur les pratiques, nous allons enrichir nos informations et mieux communiquer cette année sur les limites d’exercice, le cadre de la pratique et l’éthique de notre métier.
- Si nous ne le faisons pas, nos détracteurs s’empareront de ce terrain et nous prendrons un vrai risque pour nos métiers.
Dans cette diffusion de ce qu’est la naturopathie, vous êtes acteurs à part entière. N’hésitez donc pas à partager nos informations voire à nous challenger sur des sujets qui vous semblent essentiels et non couverts à ce jour.
Plus nous seront nombreux à partager plus nous serons entendus rapidement.
Voici déjà lancée depuis 2 semaines notre revue de presse https://syndicat-naturopathie.fr/revue-de-presse/
- Expliquer ce qu’est la naturopathie et les réels bienfaits que cette pratique de bien-être apporte. Les professionnels de la naturopathie effectuent un travail de terrain exceptionnel. Nous savons que 99% des naturopathes sont concernés par le bien- être et la santé de leurs clients, qu’ils sont vigilants dans leur posture, qu’ils connaissent les limites infranchissables, qui travaillent en collaboration avec les médecins traitants.
En 2023, nous avons décidé de VOUS mettre en avant. Faisons entendre la voix de ceux qui sont d’excellents professionnels plus haut et plus fort que celle du 1% qui nous font du tort.
Si vous travaillez avec des équipes médicales, dans des parapharmacies au rayon santé naturelle, que vous êtes vendeurs de compléments alimentaires en boutique bio, que vous êtes des employeurs de professionnels en naturopathie, que vous êtes des scientifiques travaillant sur nos pratiques, venez témoigner !
Contactez nos équipes communication communication@syndicat-naturopathie.fr nous pourrons faire un article ou une interview sur vos pratiques et nous nous ferons un plaisir de vous valoriser sur nos réseaux et auprès de la presse.
Nous pratiquons un beau métier, soyons-en fiers !
Assurer une formation continue pendant toute la vie professionnelle des praticiens
Faire monter nos adhérents en compétence est un des piliers de nos actions. Le SPN porte une vision moderne et scientifique de la naturopathie. Tous les ans, de nombreuses études enrichissent les résultats et permettent des avancées significatives pour notre métier. Tout au long de l’année, le SPN propose des webinaires avec des médecins, pharmaciens, chercheurs pour vous partager les avancées scientifiques qui touchent nos pratiques. Ces rendez-vous permettent d’être toujours connectés face aux avancées de nos métiers et à la bonne posture à tenir avec vos clients et vos partenaires que sont les professions médicales et les laboratoires.
D’autre part, les organismes de formations partenaires du SPN vous proposent des formations de perfectionnements et pour certains de la supervision de bonnes pratiques, n’hésitez pas à les contacter.
Le travail sur le code de déontologie et sur la charte des métiers du bien-être pose les bases de notre métier. En rejoignant le SPN et les 3300 professionnels de la naturopathie, vous montrer votre adhésion à ces valeurs. C’est un engagement important.
Cependant ce sont nos postures et nos accompagnements au quotidien qui sont la preuve de notre droiture et de professionnalisme. Si vous êtes en difficulté face à un cas, n’oubliez jamais de renvoyer vers un professionnel de santé et vous pouvez bien sur contactez le SPN qui assure une permanence pour vous accompagner également.