Vous le savez forcément la pratique du jeûne est de plus en plus répandue, dans le milieu de la naturopathie.
Il y a pléthore d’articles sur Internet, des pour, des contre, cette pratique.
Voici la position de votre Syndicat : avec un accompagnement médical et une approche intégrative, la pratique du jeûne est possible.
Pourquoi un tel débat sur le jeûne ?
Ce n’est un secret pour personne : la naturopathie prend de l’ampleur en France. Les professionnels de la naturopathie sont de plus en plus présents et visibles.
Régulièrement, hélas, la presse met en avant des dérives graves dans la pratique de certains professionnels, ayant pour conséquences l’aggravation de l’état de la personne, voire son décès, et, notamment, avec le conseil de jeûner, donné à leurs clients.
La Justice est même saisie et des condamnations sont prononcées, notamment pour perte de chance, lorsque le client a interrompu un traitement médical. Plus récemment, des poursuites pour homicide involontaire sont menées contre l’organisateur d’un stage de jeûne, au cours duquel un participant est décédé.
De nombreuses études scientifiques sont en cours, à ce jour. Cependant, aucune ne conclue à de réels effets bénéfiques pour la santé, surtout sans encadrement médical.
Au contraire, la pratique du jeûne sans suivi médical apparaît comme dangereuse pour la santé. En effet, l’absence d’apport calorique crée un stress pour l’organisme, plus ou moins gérable selon l’état de santé initial de la personne. Au-delà, de la déshydratation, des maux de tête, étourdissements, des anémies par carence en fer, des inflammations au niveau hépatique ou encore une dégradation du capital osseux sont possibles et représentent un réel risque pour l’état de santé.
Plus grave encore, le jeûne peut provoquer des troubles sévères du rythme cardiaque, pouvant, dans certains cas, aller jusqu’au décès.
La MIVILUDES (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires) a recensé au moins 3 décès de personnes souffrant de cancer, à la suite de période de privation de nourriture plus ou moins longues
Ainsi, le Ministère des Affaires sociales, de la Santé, et des Droits des Femmes considère le jeûne, complet ou partiel, pratiqué en dehors de structure médicalisée et sans suivi médical permanent, comme étant une pratique présentant des risques sanitaires importants et graves.
Un nécessaire encadrement médical
Attention, il n’est pas question, ici, du jeûne thérapeutique ou à visée médicale, interdit en France.
Le jeûne thérapeutique ou à visée préventive consiste en une privation totale ou partielle d’apport calorique, pour soigner des pathologies (type cancer, maladies inflammatoires…).
Il est admis que jeûner entraîne des modifications métaboliques.
Pour autant, il n’existe pas d’études scientifiques randomisées et rigoureuses pour déterminer si un jeûne a des effets positifs ou négatifs sur l’organisme, à plus ou moins long terme.
En revanche, les risques d’une telle pratique sont bien connus et reconnus.
Seul un encadrement médical rapproché peut permettre d’anticiper, de prévenir les effets négatifs d’un jeûne et prendre les mesures nécessaires au maintien en bonne santé du pratiquant.
Ainsi, l’organisation de stage de jeûne naturopathique, avec un suivi médical de chaque participant, avant, pendant et après, permettrait d’encadrer et de sécuriser cette pratique, de plus en plus répandue.
C’est l’une des préconisation du rapport de l’INSERM de 2014 (source : Gueguen J, Dufaure I, Barry C, Falissard B. Rapport « Évaluation de l’efficacité de la pratique du jeûne comme pratique à visée préventive ou thérapeutique ». Inserm (U669), 10 janvier 2014).
La pratique du jeûne à l’international
En Allemagne, notamment, le jeûne thérapeutique, en milieu hospitalier, et le jeûne avec encadrement médical strict, sont très pratiqués et, même, dans certaines conditions, remboursés.
La Clinique Buchinger-Wilhelmi est la plus connue et reconnue, pour son suivi médical sérieux et rigoureux. Elle est, également, implantée en Espagne.
La méthode Buchinger a été mise en place depuis un siècle, par le Docteur Otto Buchinger.
Chaque année, plus de 2 millions de personnes pratiquent le jeûne, en Allemagne.
Le jeûne est systématique mis en place en parallèle d’exercices physiques, d’une éducation à l’alimentation saine, pour former une médecine ayant recours aux techniques conventionnelles et traditionnelles.
En Russie, le jeûne est une pratique courante et encadrée.
Aux Etats-Unis, le jeûne thérapeutique et le jeûne sous supervision médicale sont encadrés et font l’objet de travaux de recherche.
A l’étranger, loin de diaboliser le jeûne, les pays encadrent cette tendance.
La pratique du jeûne n’a, vraiment, rien de nouveau. La différence est, qu’aujourd’hui, l’intérêt financier pour l’organisation de ces stages est tel, que la sécurité des participants est mise de côté.
D’où la nécessité d’un encadrement législatif, imposant un suivi médical strict au cours de ces cures de jeûne.
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Virginie VALLON
Formateur chez ADNR-Formations en Installation professionnelle
Rédacteur Web – SEO (en cours de formation)
Ancien Avocat au Barreau de Périgueux