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Endométriose : les solutions nutraceutiques

 

L’endométriose, une maladie invalidante

 

L’endométriose est une maladie chronique qui touche une femme en âge de procréer sur dix. Le temps de diagnostic est souvent très long : sept ans en moyenne.

Elle se définit par la formation de tissu ressemblant à l’endomètre en dehors de l’utérus. Les cellules endométriales ectopiques (du grec « ex topos » qui signifie « en dehors ») peuvent se retrouver sur les ovaires, les trompes de Fallope, les ligaments soutenant l’utérus et sur la surface extérieure de l’utérus. Mais on peut parfois retrouver des cellules endométriosiques sur les intestins, la vessie ou les reins, exceptionnellement sur des sites très éloignés de l’utérus (ex : poumons, yeux, cerveau).

C’est une maladie inflammatoire avec déséquilibres hormonaux. Les douleurs sont cycliques et reviennent avec les règles. Les lésions et kystes à distance saignent selon les variations hormonales induites par le cycle menstruel, tout comme l’endomètre de l’utérus.

Les règles douloureuses constituent le principal symptôme de l’endométriose, mais ce n’est pas le seul : troubles digestifs, urinaires, douleurs pendant les rapports sexuels sont souvent présents. Les douleurs peuvent être tellement invalidantes que cela peut conduire à une incapacité de travailler ou d’avoir une vie sociale normale. Enfin, les problèmes de fertilité peuvent toucher 30 à 40% des femmes atteintes d’endométriose.

 

 

Plusieurs mécanismes initiateurs et des causes multifactorielles

 

La pathogenèse de l’endométriose est extrêmement complexe. Il existe d’ailleurs différentes hypothèses sur son initiation :[i]

  • Théorie du flux rétrograde : des cellules ou débris endométriaux remontent par les trompes de Fallope dans la cavité pelvienne. Cependant, des menstruations rétrogrades surviennent chez 76 à 90 % des femmes présentant des trompes de Fallope perméables, et toutes ces femmes ne souffrent pas d’endométriose ;
  • Théorie de la métaplasie : transformation du tissu ou des cellules péritonéales (cœlome) en tissu endométrial sous l’effet de facteurs hormonaux et/ou immunologiques ;
  • Théorie des cellules souches : initiation des dépôts endométriosiques par des cellules indifférenciées ayant la capacité naturelle de se régénérer.

Une multitude de facteurs sont impliqués dans la maladie :[ii]

  • Perturbateurs endocriniens (dioxines, PCB, pesticides, phtalates, bisphénols…) ;
  • Déséquilibres hormonaux : hyperœstrogénie locale (les œstrogènes sont générés dans les lésions via l’aromatase), résistance à la progestérone ;
  • Inflammation ;
  • Stress oxydatif ;
  • Dysfonctions immunitaires : davantage de macrophages activés (aboutissant à plus d’inflammation), baisse de la phagocytose et de l’activité des cellules NK ;
  • Interaction avec l’intestin (intestins irritables, dysbiose, contamination bactérienne, LPS, hyperperméabilité intestinale, estrobolome…) ;
  • Génétique ;
  • Histoire familiale (liée à l’hérédité, mais aussi à d’autres facteurs) ;
  • Mode de vie, dont l’alimentation.

 

 

Les limites de la médecine

 

Actuellement, il n’existe aucun traitement curatif de l’endométriose et la prise en charge clinique des symptômes se fait par des mesures médicales (antalgiques, anti-inflammatoires, pilules progestatives continues) et/ou chirurgicales (exérèse).

La grossesse peut constituer une période d’accalmie passagère, mais rien de plus. La ménopause est vue comme l’échéance de la maladie, mais là aussi ce n’est pas toujours le cas, des symptômes pouvant persister. En fait, il faut voir l’endométriose comme un tissu assez indépendant, « gérant » son propre métabolisme.

 

Nutrition et micronutrition

Si la nutrition et la micronutrition peuvent agir sur la maladie c’est qu’elles sont capables de cibler des facteurs et des mécanismes impliqués dans le développement de l’endométriose, à savoir l’inflammation, le stress oxydatif, les déséquilibres hormonaux (hormones endogènes et perturbateurs endocriniens), ainsi que l’intestin. Voici quelques substances naturelles utiles dans la gestion de l’endométriose, issues de la recherche (in vitro, études précliniques sur des souris et essais cliniques, c’est-à-dire sur des patientes) :

 

N-acétylcystéine

La N-acétylcystéine est un puissant antioxydant direct (donneur de thiols) et indirect (via la formation de glutathion). Deux études cliniques ont montré qu’elle pouvait diminuer la taille des endométriomes (kystes endométriosiques ovariens) et améliorer la fertilité.[iii],[iv] Une autre étude a montré que la NAC, associée à de l’acide alpha-lipoïque, de la bromélaïne et du zinc, pouvait faire baisser le niveau de douleur au fil du temps.[v]

 

Curcumine

La curcumine, polyphénol extrait de la racine de curcuma, est probablement une des molécules les plus intéressantes dans l’endométriose. Elle agit sur un grand nombre de mécanismes : anti-inflammatoire, antioxydante, anti-angiogénique, anti-fibrose, anti-oestrogénique, anti-perturbateurs endocriniens, diminue les molécules impliquées dans l’invasion et l’adhésion cellulaire.[vi],[vii] Dans un essai clinique, la curcumine, en association avec divers autres micronutriments, a permis de réduire les douleurs ainsi que la prostaglandine PGE2 et le marqueur CA125.[viii]

 

Probiotique Lactobacillus gasseri

Il y a de plus en plus de preuves du rôle des intestins et de la flore dans le développement de l’endométriose. Les interactions semblent même constituer un cercle vicieux. Les probiotiques peuvent être une aide et une souche en particulier.

Dans un essai clinique randomisé en double aveugle la souche Lactobacillus gasseri a permis de diminuer les dysménorrhées et la qualité de vie de femmes atteintes d’endométriose.[ix] Des études précliniques ont montré une diminution des lésions.[x], [xi]

Par ailleurs L. gasseri pourrait être utile en cas de syndrome de l’intestin irritable avec dominance de diarrhées.[xii]

 

EGCG de thé vert

Le thé vert contient des polyphénols et notamment  de l’épigallocatéchine gallate (EGCG), aux propriétés remarquables. L’EGCG possède des effets antioxydants, anti-inflammatoires, anti-angiogéniques et anti-fibrose, forts utiles dans l’endométriose.

Des études sur les souris ont montré que l’EGCG permettait de réduire les lésions endométriosiques en inhibant l’angiogenèse, un processus de croissance de nouveaux vaisseaux sanguins à partir de vaisseaux préexistants.[xiii], [xiv] L’angiogenèse fait partie des éléments physiopathologiques de l’endométriose. In vitro l’EGCG diminue le VEGF (facteur de croissance de l’endothélium vasculaire) impliqué dans l’endométriose.[xv] L’EGCG empêche aussi la progression de la fibrose dans l’endométriose.[xvi]

 

PEA

Le PEA, ou palmitoyléthanolamide, est un dérivé d’acide gras produit par l’organisme suite à un stress ou une lésion cellulaire. Cette molécule aux propriétés antalgique et anti-inflammatoire (entre autres) est disponible sous forme de complément alimentaire. Le PEA a largement été étudié dans l’endométriose et permet de réduire la consommation d’antalgiques, d’anti-inflammatoires médicamenteux, de soulager les dysménorrhées et dyspareunies et d’améliorer la qualité de vie.[xvii]

 

Vitamine D

Les femmes atteintes d’endométriose souffrent de carence en vitamine D, davantage que les femmes qui n’ont pas cette maladie. Or la vitamine D a des propriétés anti-inflammatoires, antiprolifératives et anti-œstrogénique qui peuvent être bien utiles !

Un essai clinique randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo, a été mené auprès de 60 patientes atteintes d’endométriose âgées de 18 à 40 ans.[xviii] Par rapport au placebo, la vitamine D a réduit la douleur pelvienne, diminué significativement la CRP ultrasensible (un marqueur de l’inflammation)  et a augmenté la capacité antioxydante totale.

 

Fabien Piasco

Fabien Piasco est diététicien-nutritionniste. Diplômé d’Etat en diététique, titulaire d’un D.E.S.S. en nutrition Alimentation fonctionnelle et santé (Université Laval, Québec), d’un D.U. Nutrition et maladies métaboliques (Université de Rennes) et d’un diplôme en neuro-nutrition (SiiN). Formé à la micronutrition et à la phytothérapie, spécialiste des nutraceutiques, il a aussi travaillé en officine en tant que préparateur en pharmacie pendant près de 19 ans et 12 ans en tant que nutritionniste dans un centre thermal spécialisé en gynécologie (Challes-les-Eaux, Savoie).

Il est impliqué depuis près de 10 ans dans le domaine de l’endométriose (consultations, conférences…). Il est auteur de deux livres sur le sujet : L’alimentation anti-endométriose, 6ème édition (Testez Editions) et Endométriose, approche naturelle, 2ème édition (Ed. Medicatrix).

Conseiller scientifique pour NATURAMedicatrix, il participe au développement de nouvelles formulations. Il est entre autres à l’origine de la gamme spéciale endométriose.

 

 

Les solutions nutraceutiques de NATURAMedicatrix

 

Endocriway AI (anciennement Endoway)

https://www.naturamedicatrix.fr/fr/inconforts-feminin/356-endocriway-ai-naturamedicatrix.html

Composition (pour 2 gélules) :

  • CurQfen® (270 mg)
    Dont curcumine à très haute biodisponibilité, 270 x plus assimilable (100 mg)
  • NAC (200 mg)
  • Extrait de gingembre ultra concentré (100 mg)
  • Vitamine E mix 4 tocotriénols (majoritaires) et 4 tocophérols (30 mg)
  • Vitamine B3 (16 mg)
  • Zinc bisglycinate (10 mg)
  • Vitamine B6 active (2 mg)
  • Vitamine B9 active 5-MTHF (400 µg)
  • Vitamine B12 active (2,5 µg)
  • Vitamine D (2000 UI)

 

Posologie : 1 à 2 gélules par jour en continu.

Possibilité de prendre uniquement avant (7 j) et pendant les règles.

 

 

 

 

 

Endocriway Digest

https://www.naturamedicatrix.fr/fr/digestion-transit-intestinal/563-endocriway-digest-naturamedicatrix.html

Composition (pour 3 gélules) :

  • Extrait de romarin (300 mg)
  • Curcumine (200 mg)
  • Quercétine (150 mg)
  • Lactobacillus gasseri (10 milliards)
  • Vitamine E mix 4 tocotriénols (majoritaires) et 4 tocophérols (30 mg)
  • Zinc bisglycinate (10 mg)
  • Vitamine B6 active (2 mg)
  • Vitamine B9 active 5-MTHF (400 µg)
  • Vitamine D (2000 UI)

 

Posologie : 1 à 3 gélules (selon résultats) par jour en continu.

Possibilité de prendre uniquement avant (7 j) et pendant les règles.

 

 

 

 

Hormono Regul

https://www.naturamedicatrix.fr/fr/digestion-transit-intestinal/563-endocriway-digest-naturamedicatrix.html

Composition (pour 3 gélules) :

  • Extrait de thé vert (600 mg)
    dont 270 mg d’EGCG
  • Extraits de brocoli
    Dont DIM (150 mg)
    Dont glucoraphanine (5,5 mg)
    Dont Sulforaphane (4 mg)
  • Vitamine B6 active (2 mg)

 

Posologie :En continu à raison de 1 gélule par jour

Ou 2 à 3 gélules par jour, sur des périodes plus courtes ou des périodes du cycle pour une détox hormonale

1 à 3 mois

 

 

 

PEA Calm

https://www.naturamedicatrix.fr/fr/articulations-muscles-os/588-pea-calm-naturamedicatrix.html

Composition (pour 1 gélule) :

  • PEA hydrodispersible, à haute biodisponibilité, breveté, Levagen+™ (400 mg)
  • Extrait d’oléorésine de Boswellia serrata, titré à 65 % d’acides boswelliques (50 mg)

 

Posologie : 1 par jour à un repas.

Peut être pris tous les jours, ou bien seulement et pendant les règles si le cycle est toujours présent.

Possibilité d’aller jusqu’à 1 gélule 3 fois par jour.

 

 

 

 

Site internet du laboratoire : https://www.naturamedicatrix.fr/fr/

Conseils scientifiques :
Fabien Piasco, nutritionniste : 04 85 44 01 24
Sandra Cascio, biochimiste, nutrithérapeute : 03 66 88 02 34
Service client (commandes) : 09 77 42 37 04

 

Références :

[i] Sourial S, Tempest N, Hapangama DK. Theories on the pathogenesis of endometriosis. Int J Reprod Med. 2014;2014:179515.

 

[ii] Lamceva J, Uljanovs R, Strumfa I. The Main Theories on the Pathogenesis of Endometriosis. Int J Mol Sci. 2023 Feb 21;24(5):4254

 

[iii] Porpora MG, Brunelli R, Costa G, Imperiale L, Krasnowska EK, Lundeberg T, Nofroni I, Piccioni MG, Pittaluga E, Ticino A, Parasassi T. A promise in the treatment of endometriosis: an observational cohort study on ovarian endometrioma reduction by N-acetylcysteine. Evid Based Complement Alternat Med. 2013;2013:240702.

 

[iv] Anastasi E, Scaramuzzino S, Viscardi MF, Viggiani V, Piccioni MG, Cacciamani L, Merlino L, Angeloni A, Muzii L, Porpora MG. Efficacy of N-Acetylcysteine on Endometriosis-Related Pain, Size Reduction of Ovarian Endometriomas, and Fertility Outcomes. Int J Environ Res Public Health. 2023 Mar 7;20(6):4686.

 

[v] Lete I, Mendoza N, de la Viuda E, Carmona F. Effectiveness of an antioxidant preparation with N-acetyl cysteine, alpha lipoic acid and bromelain in the treatment of endometriosis-associated pelvic pain: LEAP study. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2018 Sep;228:221-224.

 

[vi] Arablou T, Kolahdouz-Mohammadi R. Curcumin and endometriosis: Review on potential roles and molecular mechanisms. Biomed Pharmacother. 2018 Jan;97:91-97

 

[vii] Vallée A, Lecarpentier Y. Curcumin and Endometriosis. Int J Mol Sci. 2020 Mar 31;21(7):2440.

 

[viii] Signorile PG, Viceconte R, Baldi A. Novel dietary supplement association reduces symptoms in endometriosis patients. J Cell Physiol. 2018 Aug;233(8):5920-5925.

 

[ix] Itoh H, Uchida M, Sashihara T, Ji ZS, Li J, Tang Q, Ni S, Song L, Kaminogawa S. Lactobacillus gasseri OLL2809 is effective especially on the menstrual pain and dysmenorrhea in endometriosis patients: randomized, double-blind, placebo-controlled study. Cytotechnology. 2011 Mar;63(2):153-61.

 

[x] Itoh H, Sashihara T, Hosono A, Kaminogawa S, Uchida M. Lactobacillus gasseri OLL2809 inhibits development of ectopic endometrial cell in peritoneal cavity via activation of NK cells in a murine endometriosis model. Cytotechnology. 2011 Mar; 63(2): 205–210.

 

[xi] Uchida M, Kobayashi O. Effects of Lactobacillus gasseri OLL2809 on the induced endometriosis in rats. Biosci Biotechnol Biochem. 2013;77(9):1879-81.

 

[xii] Shin SP, Choi YM, Kim WH, Hong SP, Park JM, Kim J, Kwon O, Lee EH, Hahm KB. A double blind, placebo-controlled, randomized clinical trial that breast milk derived-Lactobacillus gasseri BNR17 mitigated diarrhea-dominant irritable bowel syndrome. J Clin Biochem Nutr. 2018 Mar; 62(2): 179–186.

 

[xiii] Xu H, Lui WT, Chu CY, Ng PS, Wang CC, Rogers MS. Anti-angiogenic effects of green tea catechin on an experimental endometriosis mouse model. Hum Reprod 2009 Mar;24(3):608-18.

 

[xiv] Wang CC, Xu H, Man GC, Zhang T, Chu KO, Chu CY, Cheng JT, Li G, He YX, Qin L, Lau TS, Kwong J, Chan TH. Prodrug of green tea epigallocatechin-3-gallate (Pro-EGCG) as a potent anti-angiogenesis agent for endometriosis in mice. Angiogenesis 2013 Jan;16(1):59-69.

 

[xv] 95.    Laschke MW, Schwender C, Scheuer C, Vollmar B, Menger MD. Epigallocatechin-3-gallate inhibits estrogen-induced activation of endometrial cells in vitro and causes regression of endometriotic lesions in vivo. Hum Reprod 2008 Oct;23(10):2308-18

 

[xvi] 96.   Matsuzaki S, Darcha C2. Antifibrotic properties of epigallocatechin-3-gallate in endometriosis. Hum Reprod. 2014 Aug;29(8):1677-87.

 

[xvii] Piasco F. PEA, la panacée nutraceutique, Editions Medicatrix, 2023.

 

[xviii] Mehdizadehkashi A, Rokhgireh S, Tahermanesh K, Eslahi N, Minaeian S, Samimi M. The effect of vitamin D supplementation on clinical symptoms and metabolic profiles in patients with endometriosis. Gynecol Endocrinol. 2021 Jan 29:1-6.